Interagir avec des francophones

La classe a toujours été considérée, et à juste titre, comme le lieu essentiel de l’apprentissage quelle que soit la matière enseignée. Or, la langue étrangère est la seule discipline scolaire qui constitue à la fois un objectif et un moyen. C’est donc bien en communiquant que l’on apprend à s’exprimer à l’oral comme à l’écrit.
Dans un premier temps, nous nous interrogerons sur le type d’interactions auquel nous avons affaire en classe. Nous évoquerons les interactions pédagogiques : à quoi servent les interactions dans la classe ? Puis, nous verrons que les activités telles que les simulations, les jeux de rôles, les activités de groupe, en général favorisent les interactions naturelles en classe. Quant aux interactions authentiques, celles présentes dans la vie réelle, nous verrons comment les favoriser, comment les apprivoiser et surtout comment  se rapprocher des locuteurs natifs.

Pour aller vers la vie réelle, un premier pas a certes été franchi avec la fréquentation précoce des documents authentiques: presse orale ou écrite, supports variés de la vie personnelle, sociale ou professionnelle utilisés comme supports d’apprentissage. Avec Internet, les sites francophones sont aussi à la portée de tous pour des contacts avec les personnes, le français, la culture...

Mais, pourquoi ne pas être encore plus audacieux en franchissant le seuil de la classe pour partir à la recherche des francophones là où vous vous trouvez ?

Nous nous interrogerons alors sur la nature et la fonction de la communication réelle, dans la « vraie vie », celle-ci, se distinguant des deux autres par ses enjeux.
Concernant les interactions, nous ferons l’inventaire des îlots francophones locaux. Nous imaginerons ensemble comment aller à leurs rencontres, et comment organiser le travail pour apprendre le français en sortant de la classe, en faisant ponctuellement « l’école buissonnière ».

À partir de cas concrets, nous analyserons la préparation en classe, la réalisation de tâches sur le terrain, le retour en classe, l’exploitation et l’intégration des nouveaux contenus dans la suite du cours. Un apprentissage en alternance en quelque sorte, entre la classe et l’extérieur, où chacun aura un rôle à jouer, un rôle motivant, valorisant et fécond en expériences de nature diverse: prises de contact, rendez-vous par téléphone ou courriels, enregistrements, photos, compte rendu, récit, tenue d’un journal de bord...

Nous verrons que des notions comme “tâche”, “acteur social”, “approche actionnelle”, “évaluation”, “approche interculturelle”... prennent alors tout leur sens et que le rôle de l’enseignant-guide, personne-ressources, et chef d’orchestre prend toute sa valeur.

Mexico 2009 : Michèle Grandmangin-Vainseine